DE BENIEUWDE RONSENAAR (97)
LA LIBRE
BELGIQUE
PRIJST
AANPAK
WERKLOOSHEID
IN RONSE
EEN PLUIM VOOR RONSESE WERKWINKEL
EN SCHEPEN VAN TEWERKSTELLING SUZY ARIJS
RONSE STREKT WAALSE WERKLOOSHEIDSBESTRIJDERS TOT VOORBEELD
FRANSTALIGE KRANT ONDERKENT HET BELANG VAN ECHTE TALENKENNIS
ZONDER KENNIS VAN HET NEDERLANDS GEEN WERK
We bieden onze lezers hieronder graag integraal het lovend en zeer objectief artikel aan dat vandaag in La Libre Belgique is verschenen over de krachtige aanpak van de werkloosheid in Ronse.
Zo lezen en horen we ook ’s uit voor Franstaligen onverdachte hoek hoe de Ronsese Renaixance, waarover we het in deze blog graag mogen hebbben, gaandeweg ook nationaal doordringt tot in de Franstalige media.
Daarin wordt voor het eerst ronduit de kennis van het Nederlands als sleutel tot de werkgelegenheid erkend.
Het verhaal van La Libre Belgique is sterk onderbouwd en komt perfect op zijn tijd. Op een moment dat Elio Di Rupo met een compleet waanzinnig voorstel voor de proppen komt om de leerlingen in taalgrensscholen tot complete zero-talenkennis terug te brengen (dixit Frank Vandenbroucke, en zeer terecht) met zogeheten tweetalige en in werkelijkheid noch mossel noch vis-klassen, krijgen we hier een degelijk onderbouwd artikel dat integendeeel perfect aantoont hoe belangrijk echte talenkennis wel is voor kansen op de arbeidsmarkt.
Een pluim overigens voor Libre Belgique-journalist Vincent Rocour: om de open en onbevooroordeelde benadering van de manier waarop hij de problemen van deze stad beschrijft. Rocou toont objectief en zeer correct hoe deze stad in het dal de problemen gelinkt aan haar specificiteit wil aanpakken. En tot voorbeeld strekt van onze Waalse buren uit Doornik. Dit is 'grenzenoverschijdende' journalistiek vakmanschap van de bovenste plank, ver van alle taalsektarisme.
Dit zet ons aan om voort te dromen van het Eurodistrict Lille-Tournai-Ronse-Kortrijk waarin de Kortijkse burgemeester Stefaan De Clerck ook Ronse best ziet meedraaien, getuige daarvan zijn schrijven aan deze blog.
Een pluim ook voor de Ronsese schepen van (ondermeer) Stedelijke Tewerkstellingsinitiatieven, Lokaal Sociaal Beleid en de Werkwinkel Suzy Arijs.
Deze kranige dame in de politiek is ongetwijfeld één van onze hardst – in stilte - werkende en meest onderschatte beleidsmensen in deze stad.
Schepen Arijs is mediatiek vaak al te ondergewaardeerd. Zeker vergeleken bij sommige egotrippers in haar eigen partij. Oprecht sociaal betrokken is ze echter als geen ander. Suzy Arijs werkt voor de mensen van Ronse. Zonder heisa noch poeha. Het siert haar.
Niemand zal straks nog voorbij kunnen aan de hardnekkige wil van alle Ronsenaars, van bestuur én oppositie, om op alle vlakken, zoals Willy Naessens het onlangs zo mooi stelde, the place to be te maken van de toekomst.
DIT SCHRIJFT LA LIBRE BELGIQUE VANDAAG:
Renaix a déclaré la guerre au chômage
Les autorités de la ville sont fières : le nombre de chômeurs de moins de 25 ans a baissé de 44 pc en un an à Renaix. Mais il reste du chemin à faire. Notamment sur le plan des langues : 58 pc des demandeurs d'emploi sont des francophones.
Renaix, de premier abord, c'est une ville propre, calme, un peu fantôme à certains moments. C'est une commune flamande aussi, incontestablement. Mais avec des facilités linguistiques. Selon les autorités communales, les francophones représenteraient entre 20 et 25 pc de la population. Et leur nombre paraît doubler le week-end. De nombreux habitants des communes wallonnes proches - Anvaing, Flobecq, Ellezelles - accourent le samedi sur la place du marché. Ils préfèrent faire leurs courses là plutôt qu'à Tournai. C'est plus près. Et puis, ils sont bien accueillis. Tout y est bilingue, les commerces, les enseignes, l'administration communale, la plupart des habitants.
A Ronse, de fait, on n'a pas l'air d'affectionner la musculation nationaliste. "Le communautaire ne constitue jamais un thème majeur des campagnes électorales, témoigne l'échevine Suzy Arijs, l'un des ténors du SP.A local. Les dossiers socio-économiques focalisent bien plus l'attention."
Forcément. A Renaix, le taux de chômage s'élève à 13 pc. C'est davantage que dans les communes voisines - le taux de chômage y tourne autour des 10 pc - et que dans l'ensemble de la Flandre - à 7 pc. Renaix, comme d'autres dans la région, a subi de plein fouet le déclin de l'industrie textile dont elle se remet doucement. De nouveaux secteurs émergent. Mais ils exigent souvent des travailleurs hautement qualifiés.
"Notre gros problème, regrette Suzy Arijs, c'est que le nombre de peu qualifiés est important ici."
Majorité de francophones
Il y a aussi comme un problème de langue. Cinquante-huit pour cent des chômeurs de Renaix sont des francophones. Lesquels mettent par ailleurs en moyenne trois fois plus de temps à décrocher un emploi que les néerlandophones.
"Pour trouver du travail dans la région, explique la préposée d'une antenne syndicale de Renaix, il faut connaître un peu le néerlandais. C'est normal. On est en Flandre. Mais il y a encore trop de francophones qui ne maîtrisent pas le néerlandais."
Un avis que l'on partage dans les services d'accompagnement des chômeurs. Où l'on s'interroge sur l'efficacité de l'enseignement.
"Un jeune francophone m'a un jour avoué qu'il n'avait que des petites notions en néerlandais alors qu'il avait eu quatre heures de cours par semaine durant une partie des primaires et toutes ses secondaires, témoigne Paul Van Cauwenberge, responsable du werkwinkel - l'équivalent des maisons de l'emploi. Comment est-ce possible ?"
Des francophones, il en arrive pourtant encore dans la commune.
"On voit débarquer de plus en plus de Bruxellois qui viennent jusqu'à Renaix parce qu'ils ne peuvent plus faire face au coût du logement et choisissent la commune à cause des facilités linguistiques."
Fatalité ? Résignation ? Non. Renaix a été choisie avec d'autres communes flamandes pour mener une expérience pilote de lutte contre le chômage des jeunes. Les autorités ont joué le jeu à fond. Et les résultats ont dépassé toutes leurs attentes. Depuis mai 2006, le nombre de chômeurs de moins de 25 ans a littéralement fondu. Il est passé de 280 à 170. Une baisse de 44 pc. Après Ostende (- 53 pc), c'est la ville qui a connu la plus importante baisse du chômage des jeunes l'année dernière.
Des moyens en plus
Il n'y a pas de miracle. Mais des recettes. Tout le monde a été mis à contribution : le VDAB (l'équivalent du Forem wallon et de l'Orbem bruxellois), le CPAS de Renaix, les autorités communales. Des mesures concrètes ont été prises.
Un "coach" a été engagé pour guider les jeunes dans leur recherche d'emploi. Il les invite une fois par semaine, les suit, les conseille, les houspille aussi. Des entraînements pour bien se présenter à un futur employeur, se lever à temps, etc. sont également organisés.
Un "adviseur" a également été engagé - à tiers-temps - pour traiter les offres d'emploi dans la construction, secteur ¬ où la pénurie se fait particulièrement sentir. Spécialiste des chantiers, il fait l'inventaire des compétences déjà acquises par les demandeurs d'emploi, leur indique la formation à suivre pour compléter leur profil, les suit dans leur formation, les dirige vers l'emploi.
Une dizaine de jeunes peu qualifiés ont aussi pu trouver un emploi dans l'économie sociale - aide à domicile, accueil de la petite enfance, animation de quartier - grâce au soutien de la commune. Et puis, il y a eu en octobre une grande bourse à l'emploi où les employeurs pouvaient se présenter gratuitement.
Le "jeugdactieplan" a évidemment un coût. Le gouvernement fédéral met par an 24 000 euros dans le projet, le gouvernement flamand 177 550 euros et la ville 100 000 euros - auxquels il faut ajouter les 74 750 euros pour l'organisation des très nombreux cours de langues destinés aux chômeurs et les 353 371 euros injectés dans différentes autres initiatives liées à l'emploi.
"Au total, nous consacrons plus de 500 000 euros dans la lutte contre le chômage", calcule Susy Arijs.
La baisse du chômage des jeunes à Renaix fait évidemment la fierté du VDAB. L'office régional de l'emploi vient en effet de revoir ses méthodes. Ou plus exactement son site Internet. Manifestement : pas en vain.
Ce site, c'est devenu le centre nerveux du VDAB. Chaque demandeur d'emploi - ¬en néerlandais, on dit werkzoekende, littéralement "chercheur d'emploi" - doit s'y inscrire, en principe dans les 8 jours qui ont suivi son licenciement ou l'obtention de son diplôme. Il est invité à dresser son portrait-robot (nom, qualifications, âge, adresse, etc).
Avant même l'enregistrement de son inscription, le demandeur d'emploi voit apparaître à l'écran les offres d'emploi de la région correspondant à son profil. Et il est rare qu'il n'y en ait aucune : 80 000 offres d'emploi sont disponibles en permanence sur le site du VDAB.
Renouvelées. Toutes les semaines, l'ordinateur réactualise en effet la liste des offres d'emploi correspondant au profil de chaque demandeur d'emploi. Cette liste est envoyée aux chômeurs par e-mail ou, à défaut, par courrier.
"Ici, commente Paul Van Cauwenberge, un chômeur ne doit pas chercher un emploi. On lui en propose."
Accompagnement préventif
L'ordinateur a une autre fonction : avertir les responsables des bureaux locaux lorsque les demandeurs d'emploi dépassent une certaine durée de chômage - après 3 mois pour les peu scolarisés et 9 mois pour les autres.
"Passé ce délai, expose Paul Van Cauwenberge, on doit initier un accompagnement préventif. Cela veut dire qu'on doit convoquer le chômeur et lui demander pourquoi il n'a pas trouvé un emploi parmi les offres qu'on lui a faites. On le conseille, l'oriente au besoin vers une formation. Il faut agir vite. Il y a un moment où c'est trop tard. Il y a une cinquantaine de personnes à Renaix qui sont au chômage depuis plus longtemps que moi j'y travaille - c'était en 1980. Sincèrement, qu'est-ce que tu veux faire avec eux ? Je n'ai quand même plus beaucoup d'espoir."
Échange Nord-Sud
Le nouveau système suscite l'intérêt de l'autre côté de la frontière linguistique. Jeudi dernier, 17 employés du Forem de Tournai étaient en visite au "werkwinkel" de Renaix.
Paul Van Cauwenberge était tout fier de faire la démonstration du site Internet. Il semblait sûr de son effet. A raison.
"On est sur une autre planète, lâche une assistante sociale du Forem. Nous, on doit retourner quatre fardes pour trouver une offre d'emploi. Ici, sur un simple clic de souris, tu en as vingt. On dit que le Forem va lui aussi bientôt se doter d'un nouveau site Internet. J'espère qu'il ressemblera à celui du VDAB."
Des yeux s'écarquillent.
"Quel rêve, chuchote une autre. Cela doit quand même être motivant pour le chômeur. Il arrive et reçoit tout de suite 20 offres d'emploi."
Mais il y a la contrepartie.
"Si on lui procure de nombreuses offres, professe Paul Van Cauwenberge, le demandeur d'emploi n'a plus d'excuses. Les refus systématiques ne sont pas tolérables. Les sanctions sont parfois nécessaires."
Et à comprendre le sens de la conversation, on saisit qu'elles tombent plus rapidement de ce côté-ci de la frontière linguistique.
"Vous êtes sans doute plus sévères que nous, commente celui qui semble le responsable du groupe du Forem. Mais cela change. En Wallonie aussi, on devient plus sévère."
Ce qui ne va pas toujours sans poser des problèmes.
"Tout devient plus agressif, regrette Paul Van Cauwenberge. Quand vous devez dire à un grand malabar qu'il risque de voir son allocation suspendue, vous n'êtes pas à l'aise. Il y a des collaborateurs qui sont suivis dans la rue. C'est devenu un métier à risque."
Un travailleur de Tournai acquiesce. Et lâche : "On mérite une prime pour cela".
L'échange se termine. VDAB de Renaix et Forem de Tournai promettent d'intensifier leurs échanges.
"N'hésitez pas à nous envoyer vos demandeurs d'emploi, lâche Paul Van Cauwenberge. Ils seront les bienvenus. Des entreprises de la région recrutent des travailleurs en France parce qu'elles ne trouvent pas de main-d'oeuvre. C'est quand même trop bête." Le message semble bien passer.
"Le taux de chômage est plus élevé en Wallonie mais les pénuries frappent les mêmes secteurs : infirmière, construction, chauffeur poids lourds."
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