16 maart 2008

LA VIE EN PROSE


Mon petit Michel,

Je te connais mieux que mon frère mort trop jeune, comme le tien. Je sais tout sur ta maman qui n’a pas toujours aimé tes émissions. Elle a tort, la chérie. Tu es toujours très classe. Même quand Gainsbarre sort son célèbre ‘Wanna fuck you!’ à Whitney Houston.

Je connais le chagrin de ton papa médecin qui s’est toujours demandé ce qu’il allait bien pouvoir faire de toi, homme de toutes les lumières. J’en sais peut-être même un peu trop sur ta jolie femme Dany pour ne pas rêver d’une petite randonnée à bicyclette comme dans la chanson en sa compagnie dans le Lubéron. J’adore ta chienne Olga. J’aime quand elle fait ses besoins sur Le Chat de Gelluck qui se prend pour Milou.(Je veux dire Le Chat).

Je te sais hypochondriaque et pilote d’hélico. Les deux m’embouchent un coin. Moi qui ai presque rendu mon âme à la mer du Nord en ce jour de tempête que mon rédac chef avait choisi pour que j’aille y voir de haut une bulle d’huile. Avec mon photographe fou, suspendu sous l’appareil.

Je te sais amoureux de la petite reine. J' habite Renaix comme tu le sais. Notre amitié tient donc la route. La route du Tour, des Flandres.

Tout ça ‘mon petit Mimi’, (comme on aime t’ appeler entre copains avec Johnny, Eddy, Sylvie et les autres) je le sais pour la simple raison que cela fait maintenant trois décennies qu’on se voit tous les weekends.

C’est même à un point que mes enfants, en quittant la maison pour faire leur propre vie, ont vécu leurs premiers weekends sans toi comme une... délivrance. Pas qu’ils oseraient un mot de critique sur toi. Ils savent depuis toujours que toute critique d’un ami (je veux dire un vrai, un comme toi) est tout à fait hors de question sous ma toiture. Ils se contentent donc tout juste d’un petit ricanement quand ils viennent me rendre visite et que tu es encore là à me faire la parlote.

Ma première rencontre personnelle avec toi date du siècle dernier, au Festival de Cannes. C'est dire. Tu ne t’en souviens pas? Fais quand-même un encéfalo demain, on ne sait jamais.

Je te revois sur ce trottoir ensolleillé Rue d’Antibes. Le temps de se dire bonjour -moi ça va et toi ça va? - voilà que tu me sautes dans ta Peugeot 504 genre Cyrille Guimard dans la grande boucle, partant vers la Croisette Chez Félix, en compagnie de Danielle Gilbert.

(Tu ne sais plus tout ça, biroute? Fais-le cet encéphalo. Demain dès la première heure. Faut pas rire de ces choses-là. Tant que t’y es, fais vérifier les urines d’Olga. Avec Le Chat on ne sait jamais).

On ne s’est donc plus quitté depuis Cannes, toi et moi. Dommage que tu ne t’en souviennes pas. On a pourtant tout partagé depuis. Le départ du Grand Jacques, celui de notre enfoiré. Putain de camion. Je t’entends encore m’annoncer ce dernier éclat de rire de Zorro qu’est arrivé. Foudroyé en pleine jeunesse, à nonante ans. Oui je sais: quatre-vingt-dix. Quoi qu'il en soit, Salut les Copains...

Quand tu m’as annoncé que tu viendrais ce samedi en Tenue de Soirée et qu’on irait découvrir ensemble le Marché de Bruxelles, je ne me suis pas fait prier et puis...

t’as voulu des moules
et t’as eu les foules
t'as voulu voir Eddy
on a vu Annie Cordy
t'as voulu Salvatore
moi aussi je l' adore
t'as voulu France Brel
t'as vu le tout Bruxelles
t'as voulu voir Toots
on a vu Arno gueuler
comme je tousse
t'as vu la Cité
de la Belgétude
on t'a débité
tous les clichés
mais on a oublié
six milllions
de braves gens
du Plat Pays
entre Bruges et Gand.

Je ne t’en veux pas.

MIMI EST MON AMI!

Rien que pour cet Amsterdam inoubliable de Florent Pagny, Jean-François Bernardini d'I Muvrini et les choeurs de Nancy. Reviens me voir Le Huitième Jour. Je t’emmènerai visiter L'Agneau Mystique. Pour faire chic.

Bon je te laisse. On se voit dimanche.

Stéphane.

Ps. N’oublie pas ton check up. Fais un noeud dans la queue d'Olga! Un noeud papillon, bien entendu.


La Vie en Prose’. ‘Journal Intimide.’
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